Hein? Est-ce que ça veut dire que je ne peux pas tout avoir? Tout préserver? Comme on dit chez nous, avoir le beurre pis l'argent du beurre?
J'ai bien peur d'en décevoir quelques-uns, mais je pense que c'est effectivement le cas. Ma réponse est le fruit de réflexions et d'expériences qui s'inscrivent dans un processus de changement que je vais illustrer en vous partageant une occasion déterminante pour moi.
À un certain moment de ma vie, je me suis retrouvée complètement découragée, dépassée, fatiguée, en colère, stressée, perdue, déçue et j'en passe. Ce n'était pas un sentiment inconnu, j'avais déjà ressenti ça... Mais à ce moment bien précis, je devais cesser d'attendre et d'espérer que les réponses, le changement viennent de l'extérieur de moi et de tenir l'extérieur responsable de mes malheurs (c'est la faute de mon chum, mon employeur, ma famille, mes amis, mon physique, mon docteur, le gouvernement, la banque, mon propriétaire, mon ex. etc.).
Puis je me suis dit qu'à faire sans cesse les mêmes choix, à avoir sans cesse les mêmes pensées (que j'entretenais pourtant en me les repassant en boucle) et à me sentir toujours de la même façon, je pouvais aisément prévoir que demain serait comme aujourd'hui. Mon présent était le reflet de mon hier et annonciateur de mon demain... Si je voulais que les choses changent, c'est MOI que je devais changer... Changer mon programme... Parce qu'à bien y penser, à force de toujours faire les mêmes affaires (pensées, émotions, actions), je crée des circuits neuronaux que j'entretiens par la répétition et ces derniers me gardent dans le connu, le prévisible. Et pour être franche, à ce moment de ma réflexion, c'était rassurant, ça me sécurisait, même si je me sentais malheureuse, insatisfaite, déconnectée de moi et de mes désirs profonds.
Choisir de changer, c'est accepter de plonger dans l'inconnu et ça peut faire peur parce qu'on sait intérieurement que ce changement profond va entraîner de nouvelles décisions qui apporteront leur lot de renoncements et de deuils et que nous nous retrouverons alors complètement sortis de notre zone de confort. Mais en dehors de cette zone, il existe un monde des possibles à explorer et ça nous permet aussi de réaliser toutes les forces qui nous habitent, les ressources qui sont les nôtres et qu'on avait oubliées. Parce qu'on va se le dire, quand on va mal, on a tendance à oublier ce qui peut nous faire du bien, à se taper sur la tête, à être sévère envers nous, affectant ainsi directement notre sentiment d'être CAPABLE et d'en valoir la peine.
Je réalise que je peux créer ma vie et qu'elle travaille pour moi, qu'à tous les jours je peux faire le choix de mes pensées, émotions (surtout dans la durée pendant laquelle je les alimente) et de mes actions, décisions, comportements. C'est un exercice de conscience quotidien auquel je prends plaisir. Est-ce que ça se fait en un claquement de doigts? Bien sûr que non, mais je suis engagée envers Karine ;-).
Le sens que je donne maintenant à la notion de liberté est différent: je n'étais pas libre en continuant de faire des « choix par peur » qui me gardaient dans l'insatisfaction, le stress, l'anxiété, la tristesse, la colère, le connu... J'ai décidé de faire le saut dans l'inconnu et je réalise que quand on dit oui à quelque chose, ça nous oblige à dire non à autre chose... Faire des choix implique donc des renoncements...Certains sont plus douloureux que d'autres, mais renoncer à SOI est-ce un choix envisageable?
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